Arthrose du genou

DÉFINITION

L’arthrose se définit par une usure de l’articulation avec la disparition progressive du cartilage à la fois sur le fémur et sur le tibia ou entre le fémur et la rotule.

Le terme d’arthrose est utilisé uniquement pour une usure d’origine mécanique qu’il faut bien différencier du terme d’arthrite qui est réservé aux maladies rhumatismales comme la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante, les maladies, rhumatismales de type psoriasis…

Une autre cause spécifique de l’usure de l’articulation est l’ostéonécrose qui correspond à un infarctus osseux. C’est à dire un défaut de la vascularisation locale de l’os, le plus souvent au niveau de la partie interne du genou. Cette ostéonécrose n’a pas de cause très spécifique.

On dit que l’arthrose est une maladie déformante et enraidissante. On va observer une modification progressive de l’axe de la jambe dans le sens du varus (jambe Lucky Luke) soit dans le sens du valgus (jambe en X) et une limitation des amplitudes articulaires de son articulation.

LES CAUSES

LES CONSEQUENCES

– surcharge pondérale
– antécédent de lésion ligamentaire (rupture du ligament croisé antérieur, rupture du ligament croisé postérieur…)
– lésion méniscale (antécédent de chirurgie pour méniscectomie)
– déformation axiale excessive (varus ou valgus)

D’autres facteurs pourront être en cause dans l’apparition de l’arthrose :
– antécédents chirurgicaux – fracture articulaire ou extra articulaire
– les infections articulaires
– les antécédents génétiques
Douleurs : Elles sont d’apparition progressive de type mécanique. Elle va augmenter au cours de la journée et avec l’effort physique.

Baisse du niveau fonctionnel : L’apparition de douleurs va entrainer progressivement une diminution des activités réalisées habituellement, le périmètre de marche devient limité, la montée descente des escaliers se fait marche par marche, boiterie conduisant à l’utilisation de cannes, les amplitudes articulaires deviennent de plus en plus restreintes et empêchent le patient de se mettre accroupi, de monter descendre un escalier, de se relever d’une chaise.

Déformation du membre inférieur : Lorsqu’il existe une arthrose interne du genou la jambe à tendance à s’arquer alors que si l’arthrose est prédominante du côté externe la jambe va prendre une forme en X.

Autres symptômes : Raideur articulaire, épanchement articulaire (hydarthrose, épanchement de synovie), phénomènes d’accrochage ou de blocage parfois même des sensations d’instabilité avec un genou qui lâche qui « part en avant », qui « part en arrière », la fonte musculaire progressive qui elle aussi contribue à la diminution du niveau fonctionnel du patient.

LE DIAGNOSTIC CLINIQUE

L’examen clinique recherchera les amplitudes articulaires en comparant les deux genoux. La présence d’un épanchement articulaire, d’une boiterie, la présence de douleurs spécifiques au niveau de l’usure articulaire. Les douleurs sont habituellement diffuses et lorsque l’arthrose est évoluée on retrouve une gêne globale à la palpation du genou.

LE DIAGNOSTIC RADIOLOGIQUE

Les radiographies sont fondamentales et ce sont elles qui feront le diagnostic final. Il faut disposer de radiographies réalisées en appui (patient debout) si possible en appui sur une jambe car cela permettra de mieux voir le pincement articulaire. Lorsqu’il existe une arthrose vraie on observe sur la radiographie une disparition de l’interligne articulaire et un contact entre le fémur et le tibia ou la rotule et le fémur. D’autres signes indirects d’arthrose peuvent être présents, densification de l’os sous chondral, présence d’ostéophytes (bec de perroquet) parfois corps étrangers libres dans l’articulation, petite géode à l’intérieur de l’os.


QUELLES SONT LES DIFFÉRENTES OPTIONS THÉRAPEUTIQUES ?

La prise en charge médicale : C’est toujours la première option et elle permet le plus souvent de prolonger la durée de vie de l’articulation de plusieurs mois voire de quelques années. Elle se compose de plusieurs éléments : le contrôle de la surcharge pondérale, marches régulières tous les jours même pour une distance réduite, le vélo, soit vélo d’appartement soit vélo d’extérieur avec une selle haute, les activités aquatiques, les étirements musculaires par la pratique de gymnastique type « kiné ». L’ensemble de ces exercices n’use pas plus l’articulation mais la protège !

Traitements médicaux (médicaments) : anti inflammatoires et antalgiques, les médicaments anti arthrosique, les infiltrations, le PRP (Plasma Riche en Plaquettes).

Traitements chirurgicaux : 3 types de prise en charge chirurgicale sont possibles : les ostéotomies, les prothèses unicompartimentales ou prothèses partielles, les prothèses totales.

Les ostéotomies : Ostéo = os ; tomie = couper
Le principe de l’ostéotomie est de modifier l’axe du membre inférieur par une section partielle de l’os, habituellement, du tibia, ceci va permettre de mettre en charge la partie non usée du genou et ainsi de prolonger la durée de vie de l’articulation. Le but de l’ostéotomie est de prolonger la durée de vie de l’articulation pour une période d’environ 10 ans. Ce traitement est indiqué chez des patients jeunes et actifs habituellement d’un âge inférieur à 60 ans chez qui la déformation du membre inférieur est importante.

La prothèse unicompartimentale : Elle est une excellente intervention permettant de retrouver un genou dit « normal », le patient pourra reprendre l’ensemble de ses activités physiques sans véritable limitation et la durée de vie doit être considérée comme celle des prothèses totales entre 15 et 20 ans. Elle n’est pas considérée comme un traitement intermédiaire mais comme un traitement définitif de l’arthrose.

Les prothèses totales de genou : Elles consistent à remplacer l’ensemble des surfaces articulaires du fémur de la rotule et du tibia. Elles conservent l’ensemble des ligaments périphériques et des insertions musculaires. Elles ne remplacent que le cartilage usé. Elles sont indiquées quel que soit le stade de l’arthrose du genou, et quel que soit l’état pré-opératoire du genou. La prothèse est composée d’une partie fémorale en Chrome Cobalt ou Titane, d’une partie intermédiaire en Polyéthylène puis d’une partie Tibiale en Chrome Cobalt ou titane. Elle est fixée à l’os par un « ciment » biologique ou parfois par un revêtement de surface.

LA CONSULTATION AVEC LE CHIRURGIEN ET LE BILAN PRÉ OPÉRATOIRE

La rencontre entre le chirurgien et son patient est essentielle, elle a pour but de bien comprendre les plaintes et les demandes du patient mais aussi d’établir une véritable relation de confiance indispensable au bon déroulement de l’intervention et de ses suites. Le chirurgien interroge son patient, l’examine, demande les examens complémentaires indispensables, et lui propose un traitement adapté en lui présentant les bénéfices attendus et les risques encourus par l’intervention.
Le bilan est ensuite complété par : une consultation auprès du dentiste habituel pour vérifier l’absence de foyer infectieux, une consultation auprès de l’équipe d’anesthésistes, une consultation spécialisée pour bilan cardiaque et vasculaire, un bilan radiographique avec l’axe des deux membres inférieurs pour programmer au mieux la mise en place de la prothèse, parfois un bilan auprès de certains spécialistes selon les pathologies de chacun (diabétologue, pneumologue, neurologue …)

L’âge : Pendant de nombreuses années la règle était d’attendre que les patients soient très âgés pour les opérer car on voulait diminuer les risques de reprise de ces prothèses qui étaient exposées à l’usure et au descellement. Aujourd’hui l’amélioration des résultats et des implants permet d’opérer des patients de plus en plus jeunes pour leur améliorer leur qualité de vie même lorsqu’ils sont très actifs.

Les facteurs de risques : Ils sont nombreux et la liste n’est pas exhaustive : tout foyer infectieux connu ou latent : dents, urines, peau, certaines maladies particulières comme le diabète, épilepsie, maladie de Parkinson, une insuffisance cardiaque, respiratoire, rénale, hépatique, des antécédents de maladies susceptibles de se reproduire pendant ou après l’intervention : accident vasculaire cérébral, phlébite, embolie pulmonaire, algodystrophie, une artérite importante du coté opéré, un déficit de l’immunité par maladie (Sida, leucémie) ou par traitement immunosuppresseur, certains traitements : anticoagulants, anti agrégants plaquettaires, cortisone, obésité qui augmente de façon très significative le risque d’infection post opératoire, tabac qui augmente de façon très significative le risque d’infection post opératoire

Les exigences du patient et les bénéfices attendus : Il faudra que le patient expose très clairement les exigences qu’il formule et notamment le type de vie qu’il envisage après son intervention du genou afin que son chirurgien lui explique s’il pourra avoir ce type d’activité et quand, c’est-à-dire quels bénéfices le patient est en droit d’attendre de son intervention. Ceci est vrai essentiellement pour les activités professionnelles, sportives et les exigences de vie privée.

LE PROGRAMME ANESTHÉSIQUE

L’anesthésie : Pour les ostéotomies, PUC et PTG, l’anesthésie est quasi systématiquement une anesthésie générale.

L’analgésie, ou la prise en charge de la douleur post opératoire : La prise en charge de la douleur post opératoire est forcément multi modale et adaptée à chaque cas particulier. Elle comporte des drogues antalgiques, des anti inflammatoires, de la morphine et une anesthésie locale au contact de la prothèse réalisée pendant l’intervention.

L’épargne sanguine – Les transfusions sanguines peuvent être indiquées dans moins de 10% des cas. Avec notre équipe d’anesthésistes, nous essayons encore de diminuer ce chiffre grâce à 3 techniques : la correction d’une éventuelle anémie avant l’intervention, le développement des voies d’abord plus petites, avec des plans de dissection plus anatomiques et en faisant des hémostases très soigneuses. L’utilisation de l’acide Traméxanique injecté au contact de la prothèse de genou en dehors des contre indications pour diminuer le saignement per et post opératoire.

HOSPITALISATION

Nous vous avons expliqué l’intervention, ses bénéfices et ses risques, mais vous pouvez toujours nous contacter par téléphone ou en consultation pour poser de nouvelles questions. La préparation de la peau est essentielle. Un document vous sera remis pour vous indiquer la zone où les poils doivent être supprimés la veille de votre hospitalisation. Vous réaliserez une dépilation complète de tout le membre opéré. Pour cela vous utiliserez une tondeuse ou une crème dépilatoire mais surtout pas de rasoir qui est formellement contre indiqué. Vous prendrez aussi une douche antiseptique avant votre intervention.

Nous vous avons expliqué l’intervention, ses bénéfices et ses risques, mais vous pouvez toujours nous contacter par téléphone ou en consultation pour poser de nouvelles questions. La préparation de la peau est essentielle. Un document vous sera remis pour vous indiquer la zone où les poils doivent être supprimés la veille de votre hospitalisation. Vous réaliserez une dépilation complète de tout le membre opéré. Pour cela vous utiliserez une tondeuse ou une crème dépilatoire mais surtout pas de rasoir qui est formellement contre indiqué. Vous prendrez aussi une douche antiseptique avant votre intervention.

Nous vous avons expliqué l’intervention, ses bénéfices et ses risques, mais vous pouvez toujours nous contacter par téléphone ou en consultation pour poser de nouvelles questions. La préparation de la peau est essentielle. Un document vous sera remis pour vous indiquer la zone où les poils doivent être supprimés la veille de votre hospitalisation. Vous réaliserez une dépilation complète de tout le membre opéré. Pour cela vous utiliserez une tondeuse ou une crème dépilatoire mais surtout pas de rasoir qui est formellement contre indiqué. Vous prendrez aussi une douche antiseptique avant votre intervention.

LES RECOMMANDATIONS APRÈS LA POSE D’UNE PROTHÈSE DE GENOU

Deux grandes règles : ne jamais forcer et ne jamais sauter sur le membre opéré.

  • Ne forcez pas sur votre genou dans le premier mois post opératoire, il faut éviter les mouvements douloureux
  • Tout porteur d’une prothèse de genou doit impérativement surveiller son état dentaire, ORL et urinaire. Aucune infection chronique ne doit être tolérée. En cas d’infection passagère ou d’une extraction dentaire, une antibiothérapie efficace doit être instaurée afin d’éviter la propagation d’un microbe à l’articulation prothésée.
  • Surveillez votre poids, ne sautez pas sur le membre opéré et ne prenez pas de risques inutiles
  • Pensez régulièrement à vous faire suivre et surveiller par le chirurgien qui vous a opéré

LES RÉSULTATS ET LES COMPLICATIONS DES PROTHÈSES DE GENOU

Si vous pensez faire fasse à une complication, n’attendez pas et contactez-nous.

Télécharger la fiche information de la société savante de chirurgie orthopedique

Questions fréquentes

En dehors d’un véritable bilan de santé, la préparation est physique, psychologique et matérielle :

Ce bilan de santé est initié par l’équipe médicale (chirurgien, anesthésiste, médecins,etc.). Cette préparation, véritable « parcours fléché » du futur opéré, est essentielle et conditionne les résultats de l’opération. L’ensemble de la préparation va durer plusieurs semaines.

Tous les examens demandés par le chirurgien et l’anesthésiste avant l’intervention permettent d’éviter de découvrir au dernier moment, ou de voir apparaître dans les suites opératoires, une affection jusque-là méconnue.

Tout doit être passé en revue : le cœur, les vaisseaux, les poumons, le sang (il faut vérifier l’absence d’anémie, de trouble de la coagulation, etc.), le bon fonctionnement du rein, du foie, l’absence de maladies évolutives ou transmissibles ?

Éventuellement, le concours de certains spécialistes sera nécessaire.

Enfin, il est nécessaire de dépister un éventuel foyer infectieux à traiter avant l’intervention.

Il faut parfois maigrir car un surpoids complique l’intervention (davantage de risque infectieux, de phlébites, de saignement, etc.), majore les difficultés pour trouver les repères anatomiques afin de bien positionner la prothèse et gêne pour faire la rééducation après l’intervention (sans parler du risque d’usure précoce de la prothèse).

Préparation psychologique :

  • Il faut vous sentir prêt. Il est préférable de choisir une période de vie « calme » sans trop de soucis, par ailleurs.
  • Il faut également avoir réfléchi, notamment en termes de qualité de vie, afin de mieux savoir ce que la prothèse peut apporter mais également ce qu’il est vain d’attendre.

Préparation physique :

  • Pour la prothèse de hanche, genou, l’idéal est de se familiariser avec les cannes anglaises avant l’opération pour limiter l’appréhension.
  • Entrainez-vous à marcher avec vos cannes anglaises. 
  • Arrêter de fumer avant de se faire opérer réduit les risques de complications. Les fumeurs opérés encourent sept fois plus de complications du site opératoire (problèmes de cicatrisation, infections digestives ou des vaisseaux, éventration, …), deux fois plus de passage en réanimation, un allongement du temps de séjour, une multiplication par huit du risque d’absence de consolidation osseuse.

Préparation matérielle :

  • Il est nécessaire d’organiser votre hospitalisation, votre absence de la maison, votre retour à la maison ou votre séjour en centre spécialisé.

Notre avis : Il faut préparer l’intervention et faire un bilan de santé complet dans le but de diminuer la plupart des complications précoces ou tardives. Cette préparation est le prix de la sécurité. Arrêter de fumer avant une intervention et entre 3 semaines et 3 mois après une intervention réduit les risques de complications.

Matériaux : Chrome Cobalt Titane et Polyéthylène de haute densité.

Durée de vie d’une prothèse : entre 15 et 20 ans

Ne s’use pas plus si l’on s’en sert ! On conseille de garder une activité physique régulière

Il n’y a pas de rejet, ce sont des infections. Le risque d’infection est de 1à 3 % selon les antécédents du patient. Ce taux est difficilement compressible et dépends beaucoup des comorbidités associées (Diabète, obésité, tabac, antécédents chirurgicaux…)

Toutes (randonnées, vélo, jardinage, ski, tennis…) mais les activités en impact (course à pied…) ne sont pas vraiment recommandées.
• Fonction de l’articulation : meilleure est la fonction avant l’intervention meilleure sera la fonction après l’intervention.