Pathologie méniscale

DÉFINITION

La lésion des ménisques est l’affection la plus fréquente au niveau du genou.

Les ménisques sont des fibro-cartilages situés entre le fémur et le tibia. Ils ont une forme triangulaire, à la coupe le ménisque interne a une forme de C et le ménisque externe a une forme de O. Leur rôle consiste à augmenter la congruence entre les deux surfaces articulaires. Ce sont donc les « amortisseurs » du genou qui vont avoir un rôle dans les mouvements de flexion et dans les mouvements de rotation du genou. Ils sont très résistants et ont une vascularisation périphérique (la zone rouge) ce qui veut dire que la partie centrale (la zone blanche) n’est plus vascularisée chez l’adulte et c’est la raison de leur dégradation dans le temps et l’apparition de lésion de type dégénérative chez l’adulte et la personne âgée.
Les ménisques agissent comme des « calles » pour stabiliser le fémur (rond) et le tibia (plat).

LE DIAGNOSTIC PARACLINIQUE
Radiographies standards : elles sont essentielles et permettent de s’assurer qu’il n’y a pas de lésion osseuse associée et surtout elles permettent de mesurer l’épaisseur de l’interligne articulaire et d’éliminer une arthrose au début ou une arthrose avérée qui contre-indiquerait alors une prise en charge par chirurgie de type arthroscopique.
IRM : si les radiographies sont normales elles vont permettre de visualiser les structures ménisco-ligamentaires et cartilagineuses de l’articulation. Les ménisques sont représentés à l’IRM par de petits triangles noirs très homogènes, on explorera le ménisque interne et externe et lorsqu’il existe une lésion on retrouve un trait blanc à l’intérieur de ce triangle qui correspond à la fissure méniscale.

L’évolution à long terme d’une lésion méniscale

Une lésion méniscale ou la réalisation d’une ablation complète ou partielle du ménisque a des conséquences importantes. En effet, la lésion ou l’ablation de cet « amortisseur » même partielle augmente d’une façon significative les contraintes au niveau du cartilage et sont donc un facteur incontestable et statistique d’arthrose à long terme.

Cette arthrose n’est pas un élément inéluctable mais c’est surtout l’association de la lésion du ménisque à un surpoids et/ou à des lésions ligamentaires telles que des lésions du ligament croisé antérieur ou postérieur qui sera pourvoyeur d’arthrose à long terme dans un délai de 15 à 20 ans.

C’est le fait d’avoir une lésion méniscale qui présente un risque d’arthrose et non pas la chirurgie qui en découle parfois.

LES traitements

Pour les lésions méniscales traumatiques, le traitement peut consister en une résection partielle du ménisque ou bien en une réparation lorsque les conditions le permettent (suture méniscale). Elles surviennent chez les jeunes sportifs après un accident bien identifié, il faut habituellement proposer un traitement chirurgical.

L’ablation du ménisque se fait habituellement partiellement par une « arthroscopie » qui est une intervention relativement légère. Par l’intermédiaire de deux incisions de 1cm au niveau du genou, l’une permettant de rentrer un optique relié à une caméra qui permet l’exploration de l’articulation, l’autre incision permet de rentrer de petits instruments qui vont permettent la résection de la partie du ménisque lésé cela s’appelle la méniscectomie ou la suture méniscale. On ne fait habituellement que l’ablation de la partie lésée du ménisque.

Cette intervention se fait en ambulatoire, permet au patient de remarcher immédiatement habituellement sans canne, de conduire le lendemain, de reprendre une activité sportive entre la troisième et la sixième semaine. Il faut néanmoins envisager un cours programme de rééducation pour redonner confiance au patient et pour récupérer la fonction articulaire et éviter la fonte musculaire.

Les activités de type vélo sont autorisées très rapidement de même que la natation avec les mouvements de type battement. En revanche, les activités en impact telle que la course à pied ou les sauts seront différées jusqu’à la sixième semaine.

La réparation méniscale est parfois possible selon le type de lésion et la zone du ménisque lésée. Elle est réalisée sous arthroscopie par suture. Les suites sont très semblables à celles d’une méniscectomie partielle. Des consignes restrictives (limitation de la flexion ou de l’appui) peuvent être recommandées après la chirurgie. Le ménisque cicatrise en plusieurs semaines ; il faut donc vérifier la bonne évolution des symptômes avant de reprendre la pratique sportive aux alentours du troisième mois.

Les lésions méniscales dégénératives sont habituellement plus étendues et touchent l’ensemble de la partie efficace du ménisque. Le traitement fait appel également à l’arthroscopie selon le même mode mais ici l’ablation du ménisque est souvent plus importante et plus conséquente.

Ces lésions méniscales dégénératives sont toujours prises en charge d’une façon médicale et non chirurgicale initialement. On propose de faire des étirements, assouplissements, rodage articulaire avec l’utilisation du vélo (qui n’est jamais contre-indiqué) et éventuellement des infiltrations car dans 80% des cas ces mouvements du genou permettent d’éliminer les aspérités et les fragments abimés du ménisque et ainsi traiter le patient sans chirurgie.
Ce n’est que lorsqu’il y a un échec de cette prise en charge médicale qu’alors on propose une arthroscopie.

Questions fréquentes

Il existe deux pics de fréquence des lésions méniscales.

18-30 ans : Lésions souvent traumatiques qui surviennent au cours d’un accident sportif. Il peut s’agir d’un mouvement en rotation brutale, en réception de saut, en se relevant brutalement d’une position fléchie.

40-65 ans : c’est la deuxième période à laquelle on peut observer des lésions méniscales ; celles-ci sont plutôt de type dégénératives et surviennent d’une façon progressive sans que l’on puisse retrouver un facteur déclenchant.

Initialement, l’apparition de douleur peut se voir après un mouvement en hyper-flexion ou après un mouvement en torsion mais parfois même sans début brutal ou identifié.

Puis les douleurs persistent dans les mouvements en flexion position accroupie
• Changement de direction (sortir d’une voiture) ou pousser quelque chose de son pied.
• Nocturne (on dort habituellement les jambes en torsion ce qui explique le pincement du ménisque)
Les douleurs sont présentes au cours de l’activité physique. La douleur commence immédiatement au début de l’activité physique contrairement aux douleurs de type rotulienne qui surviennent après exercice physique.