Hallux rigidus

DÉFINITION

L’hallux rigidus désigne l’arthrose de l’articulation métatarso-phalangienne de l’hallux. Cette arthrose correspond à l’usure du cartilage entre le métatarsien et la phalange à la base du gros orteil. Cette usure progressive entraîne le frottement « os sur os » des surfaces articulaires, sans revêtement de « glissement », produisant ainsi des excroissances osseuses périphériques (« ostéophytes » ou « becs de perroquets ») déformant les articulations. Cette pathologie se manifeste par des douleurs de l’articulation et un enraidissement progressif. Elle est parfois secondaire à un hallux valgus.

Un bilan radiologique permet au chirurgien de confirmer le diagnostic. D’autres examens (IRM, scanner, etc) sont parfois nécessaires pour compléter le bilan.
A terme, les excroissances peuvent entrainer un conflit au chaussage avec possibilité d’infection de la bourse (« bursite ») voire de l’articulation et/ou de l’os.

TRAITEMENT MÉDICAL

Les antalgiques et anti-inflammatoires sont utiles lors des crises douloureuses.

La réalisation d’orthèse plantaires (semelles orthopédiques) par un pédicure-podologue peut améliorer la symptomatologie.

L’adaptation du chaussage (large) est conseillée en cas de conflit avec les excroissances osseuses.

Des infiltrations intra-articulaires (corticoïdes et/ou viscosupplémentation) sont souvent réaliséespour limiter les symptômes.

TRAITEMENT CHIRURGIAL

Il est envisagé seulement en cas de gêne et en l’absence d’efficacité du traitement médical. Il n’est pas proposé dans un but esthétique.

Les techniques chirurgicales sont discutées au cas par cas. Elles sont réalisées sous garrot. Pour les stades débutants, une exérèse des ostéophytes associée à des ostéotomies « décomprimantes » peuvent être proposées afin de soulager la douleur et conserver voire améliorer la mobilité.

Pour les stades avancés, il est nécessaire de bloquer l’articulation entre le métatarsien et la phalange (arthrodèse métatarso-phalangienne de l’hallux). Ce blocage articulaire entraîne nécessairement une diminution des mobilités de la colonne du premier orteil qui est compensée en partie par les articulations adjacentes.

Des moyens de fixation (vis, plaque, agrafe, etc…) sont le plus souvent utilisés pour stabiliser les gestes réalisés. Leur ablation n’est en général pas nécessaire (excepté en cas de gêne importante).

Nous ne proposons pas de prothèses métatarso-phalangiennes en raison de leur durée de vie limitée et des reprises chirurgicales complexes en cas d’échec.


HOSPITALISATION

Les modalités de l’anesthésie seront discutées lors d’une consultation (obligatoire) avec un médecin
anesthésiste-réanimateur. Le plus souvent, il s’agit d’une anesthésie loco-régionale (anesthésie d’un
segment de membre ; ici de la jambe aux orteils).

L’hospitalisation est en général ambulatoire (1 journée).
Les techniques chirurgicales sont discutées au cas par cas. Elles sont réalisées sous garrot.

Le pansement sera refait la veille de la consultation de contrôle (J21). Il doit rester propre et sec.
L’appui est le plus souvent autorisé, sous couvert du port d’une chaussure spécifique à porter auminimum 3 semaines.
Afin de lutter contre l’œdème postopératoire, il faut surélever et glacer la zone opérée plusieurs foispar jour.
Un traitement anticoagulant est parfois nécessaire en fonction de vos antécédents.

Les antalgiques simples sont en général suffisants.
De la rééducation, à débuter après la consultation de contrôle, vous sera prescrite pour faciliter le retour aux activités quotidiennes et lutter contre la raideur des articulations adjacentes. La conduite est reprise aux alentours d’1 mois, l’arrêt de travail est d’environ 6-8 semaines. Les consultations postopératoires permettront de vérifier la bonne évolution clinique et radiologique.

LES RISQUES

Un acte chirurgical n’est JAMAIS un acte anodin. Quelles que soient les précautions prises, le « risque zéro » n’existe pas. Lorsque vous décidez de vous faire opérer, vous devez en avoir conscience et mettre en balance les risques avec le bénéfice attendu d’une intervention (= balance bénéfice/risque).

Les principaux risques sont l’infection, les troubles de la cicatrisation, les douleurs séquellaires, la raideur, l’algodystrophie, la pseudarthrodèse (absence de fusion de l’arthrodèse), etc…

LE TABAC

L’intoxication tabagique est un facteur de risque important pour la chirurgie du pied et de la cheville, favorisant notamment les troubles cicatriciels, les infections et les complications thrombo-emboliques, ainsi que des problèmes de consolidation osseuse.
L’arrêt complet du tabac est recommandé 6 semaines avant l’opération et 6 semaines après (En cas de besoin, n’hésitez pas à vous faire aider par votre médecin traitant).

Nous vous invitons à consulter les « fiches patients » du site de l’Association Française de Chirurgie du Pied (AFCP.com) pour plus de précisions.