DÉFINITION
Le tendon d’Achille (tendon calcanéen) correspond au tendon terminal du muscle du mollet (le triceps sural). Sa rupture se manifeste par une violente douleur à l’arrière de la cheville lors d’un effort plus ou moins important. L’impotence fonctionnelle est variable ce qui peut conduire à un diagnostic et une prise en charge tardifs (facteur de risque de moins bonne récupération).
Le diagnostic est essentiellement clinique (lors de l’examen du patient). Une échographie peut être faite pour confirmer la rupture mais elle ne doit pas retarder la prise en charge.
Les radiographies permettent d’éliminer une avulsion osseuse du tendon d’Achille sur le calcanéum (os du talon).
L’IRM est utile dans les cas de ruptures anciennes/négligées/chroniques.
TRAITEMENT non chirurgical*
Il est privilégié pour les patients avec une demande fonctionnelle faible ou modérée.
Les résultats seront les mêmes que pour le traitement chirurgical hormis pour la récupération de la force musculaire et le délai de reprise du travail. Il n’expose pas aux risques liés à la chirurgie.
L’appui est contre-indiqué pendant 3 semaines, sous couvert du port d’une botte de marche pendant 6 semaines, avec talonnettes à 3 niveaux (pied en équin pour mettre en contact les 2 extrémités tendineuses ; diminution progressive de la hauteur sur 3 mois). La rééducation est débutée à J21 pour reprendre la marche, faciliter le retour aux activités quotidiennes, lutter contre la raideur puis envisager la reprise des activités physiques.
*ses modalités peuvent varier
TRAITEMENT CHIRURGIAL
Il a l’avantage de permettre une meilleure récupération musculaire et une reprise du travail légèrement plus précoce mais expose à plus de risques.
L’intervention est réalisée sans garrot, sur le ventre (décubitus ventral).
Pour les ruptures « aiguës », il est réalisé une suture directe du tendon.
Pour les ruptures anciennes, un transfert tendineux est associé à la suture. Les résultats sont moins bons.
HOSPITALISATION
Les modalités de l’anesthésie seront discutées lors d’une consultation (obligatoire) avec un médecin anesthésiste-réanimateur. Elle peut être loco-régionale (anesthésie d’un segment de membre), générale ou rachidienne (anesthésie du bassin et des membres en piquant entre deux vertèbres). L’hospitalisation est en général ambulatoire (1 journée).
L’hospitalisation est en général ambulatoire (1 journée).
L’intervention est réalisée sans garrot, sur le ventre (décubitus ventral).
Pour les ruptures « aiguës », il est réalisé une suture directe du tendon.
Le pansement sera refait à J2 puis tous les 5 jours. Il doit rester propre et sec. L’appui est contre-indiqué pendant 3 semaine, sous couvert du port d’une botte de marche pendant 6 semaines, avec talonnettes à 3 niveaux (diminution progressive de la hauteur sur 3 mois). Afin de lutter contre l’œdème postopératoire, il faut surélever et glacer la zone opérée plusieurs fois par jour.
Un traitement anticoagulant est indispensable pendant 1 mois.
Les antalgiques simples sont en général suffisants.
De la rééducation, à débuter à partir de J21 postopératoire, vous sera prescrite pour reprendre la marche, faciliter le retour aux activités quotidiennes, lutter contre la raideur puis envisager la reprise des activités physiques.
La conduite est reprise après la 6 ème semaine (période de port de la botte), la durée d’arrêt de travail est variable selon votre profession.
Les consultations postopératoires permettront de vérifier la bonne évolution clinique.
LES RISQUES
Un acte chirurgical n’est JAMAIS un acte anodin. Quelles que soient les précautions prises, le « risque zéro » n’existe pas. Lorsque vous décidez de vous faire opérer, vous devez en avoir conscience et mettre en balance les risques avec le bénéfice attendu d’une intervention (= balance bénéfice/risque).
Les principaux risques sont l’infection, les troubles de la cicatrisation, les douleurs séquellaires, la raideur, la perte de force, l’algodystrophie, etc…
LE TABAC
L’intoxication tabagique est un facteur de risque important pour la chirurgie du pied et de la cheville, favorisant notamment les troubles cicatriciels, les infections et les complications thrombo-emboliques, ainsi que des problèmes de consolidation osseuse.
L’arrêt complet du tabac est recommandé 6 semaines avant l’opération et 6 semaines après (En cas de besoin, n’hésitez pas à vous faire aider par votre médecin traitant).